Expo Photo Meian : Le Japon entre Clairs et Obscurs, Japan Touch 2017 à Lyon, les 2 et 3 décembre. Meian. Kanji : 明暗. En japonais, “clair-obscur”. Mais également “clair et obscur”, “lumière et ombre”. Métaphoriquement, “le positif ou le négatif”, “le bonheur ou la tristesse”... la différence qui résulte de ce contraste, vous comprenez ? Meian est un mot chargé de sens, et il va comme un gant à cette expo. Dans Meian, j’ai choisi pour vous 21 clichés. Organisés en diptyques, triptyques ou quadriptyques, ils vous emportent avec eux dans les rues et les campagnes de Honshu et Kyushu le temps d’un été. Votre itinéraire commence à Hiroshima. C’est également là qu’il finira, dans un flash.
Des extraits de mes carnets de voyage parsèment l’expo, en pointillés. Ils me permettront d’entamer un dialogue avec vous, d’expliquer certains lieux, certains visages. De vous raconter le flou de l’humidité, les hautes lumières du soleil de juillet, la fraîcheur des ombres, les verts riches et les rouges désaturés des heures qui précèdent un typhon. Mais ce voyage de quelques minutes ou plus, c’est avant tout vous qui le ferez. J’ai hâte de savoir ce que, à votre retour, vous aurez à me raconter.
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AuX Victimes De la Photographie De Rue
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Dans un récent article du Coffeelicious sur Medium, le photojournaliste Edward Crawford décrit comment les nouvelles technologies ont changé sa pratique de la photographie de rue. Les smartphones, les GoPros, voire même les drones, posent une énième fois la question de la vie privée des personnes photographié·e·s. Crawford invite ses pairs à entamer une discussion publique à ce sujet. Alors je me suis dit, pourquoi ne pas inviter les victimes autour de la table, et nous expliquer auprès d’elles ?
Je suis autrice et photographe de voyage. Un jour dans les rues de Londres, j’ai commencé à prendre des portraits d’inconnu·e·s dans la rue. J’ai accroché tout de suite. Mais en règle générale, les questions de vie privée et de droits à l’image deviennent cruciales lorsqu’un·e artiste se tourne vers la photographie de rue. Je ne savais pas trop si j’étais une artiste, mais j’ai su très vite que je ne pouvais pas plus longtemps ignorer ces questions. Le présent article comprend quelques-uns des portraits que j’ai pris autour du monde depuis lors. Je ne sais pas qui sont ces gens. Mais ce qui nous occupe ici, c’est que ces gens ne savent pas qu’ils ont été photographiés. English version here Le français est connu pour son vocabulaire gastronomique unique. Le néerlandais a conquis le monde avec son lexique nautique. L’anglais épate la galerie par sa capacité constante à combiner des mots pour en créer de nouveaux.
Parfois, certains mots d’une langue finissent par porter un sens si spécifique que très peu d’autres langues parviennent à lui trouver un parfait équivalent. Mais bien souvent, le fait de devenir “intraduisible” est justement le signe qu’un mot a littéralement randonné d’une langue à l’autre… Je vous propose de suivre la piste de 7 de ces mots en français !
This is a French translation of an article originally published in Food52
"Mes grands-parents avaient une ferme dans le Jura." Elisa Perrier plonge dans ses souvenirs, tandis que moi je plonge une grande cuillère dans le bouillon épais et goûtu de ma blanquette végétarienne.
This is a French translation of an article originally published by Food52 Les marchés font partie de l'art de vivre à la française. Pour les locaux, c'est une commodité de tous les jours, en toutes saisons. A Lyon, le Marché de la Croix-Rousse est une institution.
Version française ici Food52 asked me to take them for a walk to the Marché de la Croix-Rousse, the iconic and most famous marketplace of Lyon, the French city known as the stomach of France. Discover that piece by clicking on the portal below!
English version here C’est fragile, l’amour. Réfléchissez-y une seconde. Tout le monde a, au moins une fois dans sa vie, eu en tête cette image d’une fleur sur le point de se faire écraser sous la botte de la colère, de l’argent, de la lutte des classes, de la guerre, du populisme, de la dictature, de la maladie, de la mort.
Mais cette fragilité, ce n’est pas juste une image quand vous êtes gay. J’ai plus de 90% de chances que vous soyez hétéro, alors je m’explique : English version here Assise seule chez moi avec mon café du matin, revoilà cette boule d'amour familière. Je fais glisser les curseurs et je modifie les couleurs, les lumières, les ombres autour d'eux. Je veux les faire beaux. J'efface toutes les photos où ils ont les yeux fermés, le visage flou, la bouche pleine. Je les peigne, je lisse l'éclat de leur peau, de leurs ongles, de leurs dents. Parfois, quand je les aime simplement trop pour effacer leur photo, je franchis une ligne que je ne devrais pas franchir : je joue avec le contraste, l'exposition, la saturation et le grain de l'image pour révéler leur Moi mystérieux, artistique ou radieux. Je suis comme cette vieille veuve à un enterrement, qui tripote encore et encore la fleur glissée dans la boutonnière de son amour défunt. Je ne connais aucun d'entre eux et ils ne savent rien de moi. Ce sont juste des inconnus dont j'ai volé le portrait. Ils ne m'ont pas remarquée.
Je ne vois pas le monstre. Hommes ou femmes, je ne vois pas le pervers, l'abruti, le harceleur, le violeur, le traître ou le menteur. Tout ce que je vois, c'est l'humanité qu'ils partagent. La façon dont ils sont tous si différents, et pourtant si semblables. Assise seule chez moi avec mon café du matin, tandis que je garde les yeux sur mon écran et que je fais glisser les curseurs, ils sont mon abri contre le monde extérieur ; mon échantillon privé d’humanité. Et ainsi, je continue de battre le pavé. |